Critique de « La voix du nord » (2004)
CEDRIC ATLAN(Columbia)
Que les critiques peuvent être cruelle ! Voici un disque bien sous tout rapport. Les textes, signés Atlan, sont joliment écrits et racontent les aléas d’un cœur de jeune homme qui ne pense… qu’aux filles. Les mélodies tournent, dansantes et se fredonnent facilement. Cédric Atlan s’offre même le luxe d’un mignon minois. De quoi charmer les midinettes et leur faire découvrir autre choses que des niaiseries. Pourtant, quelque chose ne passe pas dans cet album.
Les textes si emballants sont parfois trop mal emballés. Les arrangements manquent de finesse et d’originalité. On en vient à regretter que Cédric Atlan n’ait pas enregistré un live : ses premières parties de Zazie, où il était seul à la guitare et au piano, étaient parfaites.
Anne COURTEL
Interview du site « Un café » (Avril 2004)
Suntorii : Bonjour, Cédric, bienvenue dans mon Café ! Ici on sert de tout, mais principalement du café… Vous aimez boire du café ?
Cédric Atlan : Oui, à l’hectolitre…
1- Cédric, ces derniers mois, on a beaucoup entendu votre single à la radio « Enfin on plait aux filles », qui introduit la maintenant célèbre formule « D’abord on Playskool, puis on Playmobil, puis on Playstation et enfin on plait aux filles ». Vous n’avez pas l’impression que nombreux sont vos congénères, de votre âge, qui sont plutôt restés à l’étape Playstation et ont remplacé les filles par des pommes chips ?
Non, en tous cas je ne l’espère pas pour eux. Je vous rappelle que j’ai 28 ans…
Il serait temps…
2- Cette phrase introduite en première question n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres pour démontrer votre univers écrit, basé pour beaucoup sur l’amour du jeu de mots bien fait. On cite souvent votre « Elle est parfaite, de face et de fesses » . D’où vous vient précisément cette envie de jongler avec les mots ? Quel est le jeu de mots que vous n’oseriez pas mettre dans une de vos chansons ?
1ère question : Je pense que c’est ainsi pour deux raisons : j’écoute et j’admire depuis longtemps des artistes qui le font merveilleusement bien (Gainsbourg, Bashung …).
Je suis un garçon très pudique et, par conséquent, cette forme d’expression me permet de me dévoiler en restant caché… Et puis de mettre aussi de la distance… Tant de choses sont prises au premier degré.
En réalité, un jeu de mots me plait lorsqu’il est duplex, à deux niveaux : « Tu l’as vu ? Qui ? Mon Q.I. », « Je ne vais pas couper l’espoir en deux ». Je sais, ça ne se fait pas de se citer mais bon…
2ème question : je ne sais pas … « Tomates farcies, tomates par là »… Non ???
3- Votre album s’appelle « Elève indiscipliné pense trop aux filles », un titre qui résume bien une grande partie du contenu du disque, les filles. Les filles qui semblent être une inspiration, une obsession presque pour vous… Parlez-nous des filles, Cédric, des rapports que vous entretenez avec les filles ?
En fait mon obsession est de faire de la musique, des chansons… Et il se trouve que mon sujet favori ce sont les filles. Leur fonctionnement, intrinsèquement différent du notre, fait naître chez moi de la tendresse…
J’ai un rapport assez fusionnel avec elles, en tous cas, très entier. Que ce soit avec ma petite copine, avec ma mère aussi… Même sur le plan professionnel je les recherche. Dans ma maison de disque c’est le cas. J’aime discuter, leur avis m’intéresse la plupart du temps, je les trouve posées, réfléchies et plus opiniâtres face à l’adversité.
4- Vous qui êtes décrit un peu partout comme un intense séducteur (est-ce d’ailleurs la vérité à votre sujet ?), qu’est-ce que le fait de chanter et de commencer votre parcours médiatique vers une célébrité certaine a changé pour vous ? Chanteur, c’est toujours très attractif pour les filles ? Vous vous en servez ?
Il y a plus de 10 questions avec toutes vos sous-questions !!!
Avec un peu de mauvaise volonté je pourrais vous répondre qu’Elisabeth (« Elisabeth ») m’a regardé (« Enfin on plait aux Filles »), que j’ai ramé pour la séduire (« Tort »), que j’ai lâché mon égoïsme adolescent pour faire de la place en moi pour elle (« Come In »), que nous avons traversé des périodes down (« Nianiania ») et que je me suis fait … lourder (« A 3g et demi du Matin »)… Vous voyez, il y en a eu qu’une…
Et peut être qu’Elisabeth est pure fiction… Qui sait ??
Vous êtes comment vous ?
5- D’où venez-vous précisément ? On entend parler de vous depuis quelques mois, mais avant, que faisiez-vous ? Comment est-ce qu’un chanteur comme vous arrive à percer d’un coup comme vous le faites ?
1ère question : Je fais de la musique depuis mes 7 ans, du violon puis de la guitare. Je suis né à Châtellerault (86)… Lycée à Nantes… Ecole de commerce à Angers… Et pas mal de petits jobs… Incroyable non ?
2ère question : du bol, rien que du bol, pas de travail ! Le travail c’est lassant, pas la santé.
6- Votre style, affiné et littéraire, rejoint celui des auteurs qu’on attribue à cette vague de la nouvelle chanson française calée sur la France éternelle et pleine de gouaille et de verres de vin. Pourtant, vous plaquez vos textes sur de la musique très pop/rock, créant de véritables hymnes FM, sans connotation négative dans ce terme. Cette musique que vous faites, c’est celle que vous écoutez ? Quelles sont vos influences ?
J’écoute Gainsbourg (surtout Melody Nelson et L’Homme à la tête de Chou), Bashung (Les anciens titres, Fantaisie Militaire et son Imprudence), les Beatles (surtout Sgt Pepper et Magical Mystery Tour), des DVD (U2 live à Boston et Zoo TV), The Strokes en ce moment (le premier album).
7- Vous êtes un étonnant chanteur de variétés, puisque vous ne sortez pas d’une quelconque émission de télévision. Or, à l’heure actuelle, soit les jeunes gens sortent du tube cathodique, soit ils sont au contraire épaulés par les résistants à ce système, labels indépendants par exemple, qui vont vers une démarche alternative. Vous fonctionnez à l’ancienne, vous ? Et qu’est-ce que vous pensez du disque en France ?
La situation est quelque peu difficile en ce moment. La TV réalité prend dans les médias une place incroyable, ce qui empêche les jeunes d’être correctement exposés. Les artistes les moins touchés sont ceux qui tournent en permanence. La musique est gratuite sur le net donc « à quoi ca sert de l’acheter ». C’est encore plus vrai pour les artistes jeunes car il n’y a pas de réflexe d’achat comme il peut y en avoir pour le nouvel album d’un artiste confirmé. La situation des majors renvoie à l’imagerie du colosse aux pieds d’argile… Bref c’est le bordel.
La crise vient aussi du fait que ce qui est proposé au public est bien souvent niais, aseptisé et hyper convenu. Mais il y a du bon… Comme toujours.
Ce contexte dans lequel rien ne marche vraiment, va, je l’espère, pousser les artistes à rebondir en faisant preuve de plus d’audace dans leurs créations.
Enfin, c’est une phase, une mutation : c’est donc temporaire… Power !
Pour répondre à la première question, je crois en la séparation des savoir-faires : les artistes créent, les maisons de disques les dénichent, les produisent et les médias les diffusent. Quand les médias se mettent à tout faire, ça donne des choses, artistiquement, peu excitantes.
C’est une rentabilité rapide et exceptionnelle mais on s’en fout, ce qui est intéressant c’est l’artistique.
8- Beaucoup de gens vous ont découvert lors des premières parties que vous avez assuré avant les concerts de Zazie. Comment est-ce que ça s’est passé ? C’est Zazie elle-même qui vous a choisie ? Et quels souvenirs gardez-vous de cette tournée, quand un public qui vient pour quelqu’un d’autre vous découvre ?
C’était top. Mes premiers pas sur scène c’était avec elle, je m’en souviendrai longtemps.
9- Cédric, dans quelle direction est-ce que vous allez partir maintenant au niveau musical ? Le prochain album, il parlera de quoi, il aura quel son ? Vous allez continuer à vous frotter au monde des filles, vous intéresser à celui des garçons, ou à toute autre chose ?
Mystère…
10- Projetons-nous en avant, dans une vingtaine d’années. Un groupe d’amis parlent de vous, de votre musique… Que pensez-vous qu’ils se disent ?
» Pensez » je ne sais pas… « Aimeriez », quelque chose du genre : « Qui l’eût cru ? ».
Suntorii : Cédric Atlan, merci.
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Qui est tu Cédric ?
« je viens de Châtellerault, c’est rock’n'roll! (rires). Mais je vis à Paris depuis 5 ans. »
Plutôt « plaiskool » ou « playmobil » ? »
« (rires) A quel âge? Aujourd’hui, je serai plutôt « PlayStation » comme le dit ma chanson.Mais j’ai plutôt un petit faible pour les filles… »
Quel genre de filles ?
« Peu importe…Mais j’aime bien le côté mystérieux chez une nana.Tu vois par exemple Mylene Farmer est très belle.Son côté compliqué m’excite beaucoup. Ça,c’est pour l’intellect, mais il ne faut pas oublier qu’un mec qui rencontre pour la 1ere fois une nana regarde bien évidemment son physique…Quant à moi, ce sont les fesses, une belle paire de fesses,c’est très sexy! »
Comment t’y prends-tu pour séduire une fille ?
« J’écris et je leur chante des chansons (rires). J’ai commencé à 17 ans pour une gonzesse, comme j’aurais pu écrire un poème, mais le morceau était pourri.Trés vite,j’ai organisé des petits concerts pour mes potes. »
As-tu le trac ?
« Quand je rentre en scène,oui…Finalement,si tu réfléchis bien,c’est inhumain comme situation, pas très normal.Mais j’adore ça.J’ai tout récemment fait la première partie des concerts de Zazie. »
On a le sentiment que tu n’as aucun défaut…
« C’est un leurre.Ado, je me suis souvent retrouvé à poil devant ma glace avec une raquette de tennis en guis de guitare pour imiter Bono des U2.Et là,crois moi,je me suis vraiment demandé si j’étais normal. (rires) »
Et Alors,as-tu la réponse ?
« Si tu écoutes bien mon album,tu verras que j’ai des travers…Mais je ne pense pas que ça soit pire qu’un autre, alors, je m’en sors bien »